lundi 23 mai 2011

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Gary Cooper As The Texan ( couverture SEP, 24 mai 1930)

Ce voyage en Californie, d'autres lui feront suite, lui inspire " Gary Cooper As The Texan". Sa signature prouve son bonheur d'être en Californie. Pour la première fois, Norman Rockwell modifie sa signature et ajoute Hollywood à la suite de son patronyme. Ce séjour, sans changer le style Rockwell, modifiera néanmoins son approche; Elle deviendra alors plus théatrale, plus axée sur le décor. Les lumières s'intensifieront, la réalité abordée se fera plus idéale.
Norman dans cette toile décide de nous dévoiler les coulisses. L'acteur, très connu qu'est Gary Cooper, a tout l'apanage du cow-boy: stetson, éperons, colt six coups, chaps... Il n'empêche que malgré tous ces signes de virilité, il se fait peindre les lévres, à l'instar de n'importe quelle starlette d' Hollywood! Face à lui, bourru, le cigare aux lèvres, son maquilleur semble absorbé par sa tache. Norman a choisi, non pas de nous offrir le fantasme cinématographique mais de nous montrer des travailleurs. Même si leur travail fait rêvé, c'est le monde des "artisans" qui est à l'honneur. Notre proximité est alors plus saillante. Au sortir, un simple échange entre deux travailleurs, rehaussé par la boutade du rouge à lèvres.
A noter, enfin, que la taille des éléments du costume, semble légèrement agrandie, pour encore plus de constraste. En 1936, Norman réïtèrera se "flirte" avec l'univers hollywoodien, avec "Hollywood Starlet", choisissant alors la vision coutumière d'une pose pour mieux mettre en évidence une superficialité certaine.



C'est dans un contexte apaisé, fraîchement marié, nouvellement père, habitant New Rochelle, que Norman entreprendra "Breakfast Table".

Breakfast Table or Behind the Paper
(Couverture SEP, 23 Août 1930)

C'est son premier mariage, qui, certainement, lui inspirera cette nouvelle toile. Fidèle à son caractère modéré, il ne se servira pas de celle-ci pour accabler Irène, son ex-femme mais au contraire, pour conjurer le sort et pour ne pas réïtérer ses propres fautes.
En lisant le titre « la table du petit-déjeuner » par Rockwell, nous pensons à un moment joyeux, ou des enfants turbulents joueraient autour d’une mère à demi réveillée. Mais en 1930, notre illustrateur semble se souvenir de sa condition maritale passée.
Un couple assis, de part et d’autre d’une petite table, prend son petit-déjeuner. Ce qui semble être une gravure est accrochée au titre du journal et signifie l’intérieur d’un foyer. Le couple petit déjeune mais
Ils sont séparés par l’imposant journal du mari. L’épouse tourne la tête de dépit, la tasse de thé à la main. Le mari, quant à lui, absorbé dans sa lecture ne prend même pas la peine, ni de déjeuner, ni simplement d’être courtois avec son vis-à-vis.
Dans un petit-déjeuner, nous aurions pu nous attendre à trouver les protagonistes en pyjama. Ils sont habillés. L’argenterie, la porcelaine ainsi que les meubles nous indiquent également le niveau de vie social et financier « élevé » de ce couple. Cette toile, qui paraît en 1930, au début de la Crise économique semble positiver en contrastant que ce couple aisé n’est pas heureux et par conséquent que « l’argent ne fait pas le bonheur ». Avis aux lecteurs subissant les affres de la Crise !
Aujourd’hui, Norman aurait pu refaire ce tableau, il lui aurait suffi de remplacer le journal par un téléphone mobil…

En 1932, nouvelle crise personnel pour Norman. Il ne semble pas se satisfaire de sa condition d'illustrateur, rêvant à une carriére plus "artistique". Contrairement à 1923, il emmena sa femme Mary, et son nouveau né Jarvis avec lui à Paris. Cette année là, il ne produira que quatre toiles pour le Post.

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